19/10/2013 - Le Soleil - François Bourque - Densification: la dictature de l'apparence

(Québec) Depuis quatre ans, aucun sujet n'a autant soulevé de débats chez les citoyens que les projets immobiliers dans leur voisinage. 

Ici, un ensemble de condos à la place de l'église; là, une conciergerie sur le terrain d'une ancienne station-service; ailleurs, un triplex ou des jumelés à l'emplacement d'un bungalow.

Des projets ont été perçus comme trop hauts, trop gros ou mal adaptés à leur quartier. Des cottages pourtant modestes ont été dénoncés par des voisins parce que les fenêtres donnaient une vue sur leur maison et leur cour.

Certains débats sont allés jusqu'aux limites : celle de la dénonciation publique, du référendum municipal et même des tribunaux. Des exceptions.

Le plus souvent, les débats ont été menés dans la rue et les allées de l'épicerie où on se scandalisait de la démesure du nouveau venu.

Il m'a souvent semblé que l'argument de la taille et de la dérogation par rapport aux voisins résistait mal à l'analyse. Le vrai problème me semblait ailleurs : dans la crainte de perdre de l'intimité et, surtout, dans l'apparence.

On pardonne beaucoup à un immeuble qu'on trouve beau; beaucoup moins à celui qu'on trouve laid.

Cela ne nous avance pas beaucoup, direz-vous. La beauté - peut-être devrais-je dire la perception de la beauté - est une chose toute relative.

Des immeubles font consensus, parfois à retardement. Le plus bel exemple reste celui de l'édifice Price, en rupture totale avec son voisinage, mais un joyau du patrimoine de Québec.

La plupart susciteront des divergences ou de l'indifférence, ce qui n'est pas nécessairement une meilleure nouvelle.

Débattre de l'apparence des immeubles ne permettra pas de résoudre tous les conflits de zonage et de densification.

Il y a des projets dont la nature ne convient tout simplement pas à leur voisinage.

Je pense cependant que se soucier de l'apparence d'un immeuble est une des clés pour calmer le jeu.

Équipe Labeaume

Depuis quatre ans, l'administration Labeaume a pris le virage de la densification. C'est ce dont le maire est plus fier, avant même l'amphithéâtre.

Plan de mobilité, programme particulier d'urbanisme (PPU), règles de zonage. Le processus de densification est amorcé.

Malgré un discours public parfois cassant sur l'utilité des conseils de quartier et sur les «chialeux anti-toute», l'administration Labeaume a, dans les faits, beaucoup consulté.

Tantôt sur des projets précis des promoteurs; tantôt en amont pour définir l'avenir d'un quartier et en esquisser l'aménagement.

Ce fut parfois houleux, au PPU Sainte-Foy par exemple, mais la Ville a tenu compte des critiques pour moduler son plan.

Quelques projets sont allés ou iront en référendum.

Celui de l'îlot Irving dans Saint-Jean-Baptiste a été battu. Celui du terrain Esso, coin Cartier-René-Lévesque, a lieu le 10 novembre.

L'administration Labeaume a parfois forcé la note en utilisant sa charte pour soustraire un projet (ex. : condos Maria-Goretti dans Charlesbourg) à la procédure référendaire.

La suite: 

http://www.lapresse.ca/le-soleil/dossiers/elections-municipales/elections-a-quebec/201310/18/01-4701281-densification-la-dictature-de-lapparence.php

 

Ajouter un commentaire
 

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site

×