(Québec) L'opposition à l'hôtel de ville de Québec craint que l'administration Labeaume se serve des zones franches pour développer à sa guise, sans obstacle des citoyens.
Pour le conseiller indépendant à l'hôtel de ville de Québec Yvon Bussières, l'administration du maire Régis Labeaume ne se gênera pas pour se prévaloir de cette disposition. «Moi, je m'attends à ce que dans toutes les zones de développement, on établisse des zones franches», avance-t-il.
Selon lui, le maire considère les référendums comme un obstacle au développement.
Ainsi, dit-il, M. Labeaume s'est souvent servi des pouvoirs dont il disposait pour soustraire une zone de développement à la consultation par référendum. Par exemple, la Ville a invoqué l'article 74 de sa Charte qui permet d'y soustraire tout projet de 25 000 mètres carrés ou plus, notamment dans le cas de la construction de 175 condos dans le quartier Sainte-Maria-Goretti à Charlesbourg, évoque Yvon Bussières.
Programmes particuliers
Régis Labeaume et son équipe ont aussi manifesté l'intention de créer des programmes particuliers d'urbanisme (PPU) pour plusieurs secteurs de la ville.
M. Bussières cite la colline parlementaire - pour laquelle le plan est déjà en vigueur -, le plateau Sainte-Foy, D'Estimauville et Saint-Roch. L'administration s'assure ainsi que les décisions soient transmises directement au comité exécutif et au conseil municipal, sans passer par les conseils de quartier ou d'arrondissement, analyse le conseiller. «Ils veulent reprendre le contrôle du développement.»
M. Bussières dit ne pas être contre la création de zones franches, pourvu que les citoyens soient consultés adéquatement, ce dont il doute.
Pour Anne Guérette, la consultation, ce n'est pas la tasse de thé de Régis Labeaume. «Je pense que la consultation en amont, le maire Labeaume, il n'a pas compris c'était quoi. Il n'est pas bon pour faire ça, il ne sait pas comment et il n'aime pas ça. Il dit qu'il est le maire qui a le plus consulté. Mais moi je pense qu'il ne consulte pas, il va vendre ses projets aux citoyens.»
Les meilleurs exemples, selon elle, sont les consultations sur le projet d'amphithéâtre. Aucune modification au projet n'a été apportée à la suite des assemblées publiques, dit-elle.
«On a gaspillé du temps, de l'argent et de l'énergie pour vendre le projet plutôt que de le moduler et de le raffiner selon les suggestions des citoyens.»
Îlot Irving: référendum maintenu
Le référendum concernant le projet de l'îlot Irving, sur la rue Saint-Jean, ne sera pas affecté par le dépôt du projet de loi autorisant la création de zones affranchies du processus référendaire, a confirmé hier le vice-président du comité exécutif de la Ville, François Picard. «Pour l'instant, on continue. Le processus est amorcé et on va le poursuivre.»
Le référendum aura lieu comme prévu le 5 février. Les personnes habilitées à voter devront se prononcer sur la construction par GM Développement d'un édifice qui culminera à neuf étages, tout à côté de la caserne de pompiers. Mais le conseiller n'écarte pas la possibilité que les abords de la rue Saint-Jean soient un jour inclus dans la zone franche du boulevard René-Lévesque. Pour plus d'information sur le processus référendaire de l'îlot Irving, consultez le http://petiturl.com/339.